Mobilisation pour le climat : retour dans la rue et nouvelle stratégie pour la jeunesse

Ghada Choucri Mercredi 30 Septembre 2020-13:12:18 Jeunesse
Mobilisation pour le climat
Mobilisation pour le climat

Près d’un an après la dernière marche mondiale pour le climat, la jeunesse est de retour dans la rue avec des actions organisées vendredi et samedi et une nouvelle stratégie, désormais plus radicale et offensive, selon France 24.   

Les grandes marches de la jeunesse pour le climat avaient marqué l'année 2019 mais, en 2020, la pandémie de Covid-19 a totalement éclipsé le mouvement. Dix mois après la dernière marche mondiale, les manifestants ont fait leur retour, vendredi 25 et samedi 26 septembre, avec des appels à la grève des lycéens et étudiants partout dans le monde.  

En France, les mesures sanitaires liées au nouveau coronavirus empêchant une grande marche parisienne, plusieurs actions locales sont prévues. L'occasion pour le mouvement « Youth for Climate » de mettre en application sa nouvelle stratégie, qui vise désormais davantage à cibler les entreprises que les gouvernants.  « Le confinement nous a donné l'occasion de mener une réflexion sur nos actions et nous nous sommes rendus compte que les marches ne suffisaient pas », explique Noé, 20 ans, un membre militant de Youth for Climate contacté par France 24. « Désormais, nous voulons accélérer et la meilleure façon de changer les choses, c'est en menant des actions directes à la source du problème ».  

Exit les images d'une jeunesse défilant bien sagement avec le sourire. Le mouvement Youth for Climate entend désormais mener des actions de désobéissance civile et des actions coup de poing contre les grandes entreprises ou ce qu'il appelle « les grands projets inutiles », à l'image de ce que pouvait faire Extinction Rebellion à l'automne 2019.  

« La crise du Covid-19 a montré que le gouvernement était capable de prendre des décisions rapides et radicales qui peuvent nuire à l'économie. Mais il n'est pas prêt à le faire pour lutter contre le réchauffement climatique », regrette Pierre, 18 ans, lui aussi militant de Youth for Climate, contacté par France 24. « Donc nos actions doivent avoir des conséquences concrètes sur l'économie. Cela passe par des dégradations de sièges sociaux ou des occupations de lieux de production ».  En quelques mois, les militants de Youth for Climate ont donc changé de cible : alors que leurs marches visaient à interpeller les gouvernants, ils souhaitent désormais s'en prendre à ceux qu'ils considèrent comme les principaux responsables du dérèglement climatique.  

 

Défense d'une écologie anticapitaliste et antilibérale  

Cette évolution de la pensée du mouvement a été inscrite dans une charte publiée en ligne durant l'été. Celle-ci met en avant un certain nombre de valeurs et de principes prônant en particulier l'anticapitalisme, l'antilibéralisme et la décroissance.  

« Nous considérons qu'il ne peut pas y avoir de justice climatique sans justice sociale, donc nous défendons la convergence des luttes sociales », justifie Noé, pour qui « la production de masse est davantage à blâmer que la consommation de masse ».  

Cette stratégie de convergence des luttes amène le mouvement Youth for Climate parfois loin de ses premières revendications. Certains de ses militants ont ainsi défilé au côté des Gilets jaunes le 12 septembre, tandis que les sièges de Domino's Pizza et de la Fédération de la chasse ont été vandalisés durant l'été.  

en relation